Différentes Perspectives sur la Monte en Cordelette
La monte en cordelette suscite diverses perspectives dans le monde équestre. Bien qu'elle soit souvent perçue comme un idéal de communication et de liberté, plusieurs sources mettent en lumière la complexité de cette pratique et les différents points de vue qui l'entourent.
Certains considèrent la monte en cordelette comme l'apogée d'une relation sereine et harmonieuse entre le cavalier et le cheval. Elle est vue comme une alternative aux méthodes traditionnelles qui peuvent être perçues comme plus "dures" et basées sur la soumission, favorisant un système de communication plus subtil et respectueux. Cette approche met l'accent sur la confiance et la compréhension mutuelle, où la cordelette devient le symbole d'un partenariat abouti. Pour beaucoup, elle représente l'incarnation d'une équitation libre et minimaliste, sans contrainte mécanique. Des cavaliers comme Alizée Froment, Antoine Nowakowski et Émilie Haillot sont cités comme intégrant la monte en cordelette dans leur pratique pour tester l'autonomie et l'équilibre de leurs chevaux.
Cependant, une perspective critique souligne que l'expression "monter en cordelette" peut être trompeuse, car elle induit que la cordelette est l'essentiel. L'accent devrait plutôt être mis sur les aides du corps (assiette, jambes) et la voix, la cordelette servant davantage de test de vérité de l'éducation du cheval et de la finesse des aides du cavalier. Selon Andy Booth, intégrer la monte en cordelette dans un cursus pédagogique avait pour objectif d'éduquer le cavalier à tourner sans tirer sur les rênes, favorisant l'utilisation du corps plutôt que des mains.
Un défi majeur soulevé par plusieurs sources est le manque de précision et la difficulté technique potentiels de la monte sans mors, y compris en cordelette. Sans mors, il y a moins de possibilités d'interférer directement sur l'équilibre du cheval. Atteindre un niveau technique avancé avec des allures rassemblées peut s'avérer plus difficile sans la précision d'un mors.
La sécurité est une préoccupation importante. Partir en balade en simple cordelette est déconseillé par de nombreux intervenants en raison du manque de contrôle en cas de panique du cheval. Certains considèrent même cela comme de l'inconscience. L'utilisation de la cordelette requiert un très bon niveau équestre de la part du cavalier, capable de contrôler et de doser finement ses actions.
Une autre perspective met en garde contre l'effet de mode autour de la monte sans mors et en cordelette. Certains cavaliers peuvent être tentés de pratiquer cette monte sans avoir les bases solides nécessaires, ni pour eux ni pour leur cheval. Il est crucial que le cheval ait une éducation aboutie et soit aussi réceptif et coopératif sans mors qu'avec un filet. Une préparation progressive, passant souvent par le travail à pied et la monte en licol, est essentielle pour une transition sécurisée et efficace. L'utilisation du filet en parallèle au début peut être une précaution utile.
De plus, il est souligné que la cordelette peut faire mal si elle est mal utilisée. Tirer sur l'encolure du cheval peut entraîner une pression inconfortable voire dangereuse sur la trachée et l'œsophage si le positionnement est incorrect. L'objectif n'est pas de remplacer les rênes par une cordelette en tirant dessus pour diriger, mais d'utiliser des pressions légères et des signaux subtils.
Enfin, la monte en cordelette est présentée comme un outil pédagogique précieux pour aider les cavaliers à développer leurs aides corporelles et à monter avec plus de finesse. Elle permet de prendre conscience de la sensibilité du cheval et d'améliorer la communication en favorisant l'assiette et les jambes plutôt que l'action des mains. Pour certains chevaux, elle peut même apporter une sérénité accrue.
En résumé, les perspectives sur la monte en cordelette sont variées. Elle est vue comme un idéal de relation et de communication pour certains, tandis que d'autres soulignent la nécessité d'une préparation rigoureuse, d'un niveau équestre avancé et d'une conscience des risques potentiels. La cordelette n'est pas une fin en soi, mais plutôt un outil pour évaluer et affiner la qualité de la relation et de la communication entre le cavalier et son cheval.